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éditorial mai 2024 : Notre héritage

Lorsque quelqu’un s’en va, nous restons toujours un peu orphelins. Le moment du départ peut être maladroit. C’est le cas des apôtres quand le Ressuscité les quitte. Il parle du Règne de Dieu, de l’avenir, de la vie, la vraie, et leur question est : « tu vas le rétablir le Royaume de Dieu, hein, dis ? »

Rétablir. Restaurer ce qui est connu. Réflexe nostalgique. Alors que l’inouï de Pâques invite à s’ouvrir à l’inconnu. Il faut que l’Esprit embrase de son feu les disciples pour qu’ils créent du nouveau, de nouvelles relations, une nouvelle façon de servir Dieu, les humains et la création.

Deux mille ans après nous sommes toujours un peu orphelins, un peu frileux. Le Christ Seigneur n’est plus visible. Dans les crises du monde et de l’Église, on aimerait le voir. Or, nous avons des « signes », plus ou moins discernables, en particulier cette chose précieuse qu’il nous a remise en testament : l’Évangile. Non pas un livre, mais une manière de vivre…

À cause de l’Évangile, les disciples vont secouer les frilosités et les replis identitaires. Nous sommes orphelins mais nous sommes aussi leurs héritiers. À cause de l’Évangile, ils ont modifié des éléments de la religion même que Jésus a pratiquée. La révélation de Dieu à Moïse reste capitale mais de belles pratiques telles que la circoncision ou le régime alimentaire sont tombées.

Depuis deux mille ans, l’Évangile a souffert. Des cadres rigides pour penser ou pour célébrer ont fabriqué des emprisonnés de l’intérieur. Des exclusions ont pris le pas sur l’accueil. Mais rien n’est perdu.

Nous, les disciples du Christ, nous n’avons rien à vendre. Et surtout pas le paradis ! En Église, nous pouvons donner au monde des points de repères, sur la vie fraternelle, la vie de famille, la fin de la vie, le début de la vie, le pardon… C’est le service que nous pouvons rendre. C’est de notre responsabilité de montrer que cela nous rend heureux. Nos conceptions de la vie, de l’amour, de la mort, du pardon ne sont pas toujours comprises. Il nous faut donc les reprendre. Sans violence, sans amertume, avec patience, encore et toujours. Et nous laisser convertir par elles, nous aussi… (Gérard Billon, curé)