Paroisse Saint-Philbert-en-Noirmoutier
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La mission d’un diacre et de son épouse

 

Ce qui caractérise le diacre c’est qu’il n’a pas de pouvoirs qui lui soient propres. Tout ce qu’il est autorisé à faire, d’autres peuvent aussi le faire. Par contre il reçoit de l’évêque une mission, il est « ordonné » pour mettre le « service » au cœur de sa propre vie, comme au cœur de toute communauté humaine, qu’elle soit paroissiale, associative ou autre. Et ce service est d’une nature particulière. On l’appelle le « service de la charité », ce mot si usé, si mal compris au point de n’être que rarement utilisé sauf peut-être d’une manière péjorative.

 

Le service de la charité

Ce « service charitable » peut être toutes sortes de services, mais à l’occasion duquel par un geste, par un regard, par un témoignage ou un enseignement sont manifestées la grandeur et la beauté profonde de celui ou celle qui en bénéficie. C’est ce que signifiait Mère Thérèsa sur les trottoirs de Calcutta. C’est ce que signifiait Jésus en lavant les pieds de ses apôtres.

La grandeur de tout être humain, quel qu’il soit, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, réside dans sa capacité à accueillir librement la relation d’amour que Dieu propose à chacun, et donc ainsi à pouvoir Lui ressembler. Cette grandeur qui caractérise chacun, rien, aucun comportement jamais, ne peut l’effacer, elle est donnée une fois pour toutes et pour toujours.

 

Les deux mains de l’évêque

Dans la relation aux autres, la mission du diacre se situe donc au point de départ : aider chacun à découvrir qu’il est fait pour Dieu, qu’il est fait pour accueillir Son Amour, Sa Vie même. Le diacre est le ministre de l’Évangile en son premier surgissement. Il se situe face à l’enjeu tragique de toute vie humaine : L’amour de Dieu va-t-il être reçu ?

La mission du prêtre, elle, se situe au point d’arrivée : le « salut » est acquis, la victoire a été remportée. En célébrant l’Eucharistie c’est comme si nous étions déjà de plein pied avec le Seigneur. Le prêtre a pour mission, à partir de ce point d’arrivée, de proposer ce qui est utile pour franchir la distance.

C’est pour cela que l’on peut dire que l’évêque a deux mains :

– la main diaconale pour vivre et aider à vivre « la charité » : ce service à l’occasion duquel le regard porté sur celui qui le reçoit passe au-delà des conventions sociales, au-delà du regard que la personne porte sur elle-même, pour contempler l’image de Dieu qui l’habite.

– la main presbytérale pour enseigner la Parole de Dieu et proposer les Sacrements.

L’enseignement de la Parole de Dieu, mais aussi les sacrements ne peuvent prendre racine que chez ceux qui ont préalablement fait l’expérience d’être aimés. Si l’enseignement de la Parole de Dieu comme les sacrements n’ont pas pour finalité l’approfondissement de l’amour de Dieu, ils ne peuvent que se dessécher car le christianisme est la religion de l’Incarnation.

 

Une mission vécue à deux

Alors parce que « La femme est inséparable de l’homme et l’homme de la femme devant le Seigneur » dit saint Paul (1 Corinthiens 11,11), c’est ensemble, avec Brigitte ma femme, soit de concert, soit seul mais toujours en prenant le temps d’en parler, que nous essayons de vivre cette mission.

Mission vécue à Paris auprès de personnes âgées ou malades, et aussi auprès de jeunes dans la maison d’accueil de Notre Dame de L’Ouïe à Dourdan (Essonne). Cette maison reçoit plus de 6000 jeunes par an ; viennent d’être créés plusieurs « modules éducatifs » propres à leur permettre de découvrir l’existence et aussi la profondeur de leur « vie intérieure ». Il y a là un début de chemin pour connaitre Celui qui habite chacun au plus intime.

Mission vécue à Noirmoutier de plusieurs manières. D’une part avec Bernadette et Joël Benetreau et d’autres à la maison de retraite de Noirmoutier pour animer l’eucharistie. D’autre part avec Jean-Jacques et Paule Lebrun et d’autres pour le Parcours Alpha. Depuis douze ans, celui-ci est un lieu où se pratique ce « service charitable », car plus que de l’enseignement, c’est un lieu d’accueil sans jugement, un lieu de convivialité attentive, de grand respect et de totale liberté où il est possible de se découvrir aimé de Dieu.

De plus, les préparations au baptême de très jeunes enfants sont toujours une occasion de témoigner de l’amour fou de Dieu à tous ceux qui n’osent pas s’attendre à une aussi « Bonne Nouvelle ». Quant aux homélies, elles sont l’occasion de redire l’amour inconditionnel de Dieu qui n’attend qu’une seule chose : celle d’être reçu , d’être accueilli, d’être aimé à son tour.

 

Pendant la célébration eucharistique

Le diacre témoigne par sa présence à l’autel de ceux qui sont absents. Il ouvre la communauté à tous ceux qui sont dehors.  Il témoigne de tous ces hommes créés pour librement accueillir l’amour de Dieu et qui ne connaissent pas encore cette faculté stupéfiante dont ils disposent – comme ils ne connaissent pas encore cet Amour tout aussi stupéfiant qui souhaite les rencontrer.

Si le diacre a le dernier mot d’une célébration eucharistique lorsqu’il propose : « Allez dans la paix du Christ », c’est pour signifier : « Allez témoigner de l’amour de Dieu auprès de chacun de ceux que vous rencontrez ». Parce que chacun vient de l’Amour pour aller librement vers l’Amour !

Henri Miailhe, diacre partageant sa mission entre Paris et Noirmoutier