éditorial mai 2023De Joseph à Marie…Le mois de mai commence par la fête des travailleurs et des revendications sociales, ce 1er mai que l’Église catholique a mis sous le patronage de saint Joseph, humble artisan du bois. Il se termine, le 31 mai, par la fête de la visitation où Marie et Élisabeth se reconnaissent humbles servantes du Dieu tout puissant car tout amour. Le mois de mai est le mois des humbles. Ils sont les plus grands aux yeux de Dieu car les plus à même d’accueillir sa bonté – on dit aussi sa « miséricorde ». Joseph et Marie font partie d’un peuple, le peuple d’Israël, choisi parmi tous… parce qu’il était le plus petit : « le Seigneur élève les humbles », « Il relève Israël son serviteur » ! Il nous relève. Par le choix que Dieu a fait de lui, par sa réponse de foi, Joseph concentre sur lui la bonté humaine, l’accueil et la protection de toute vie. Par le choix que Dieu a fait d’elle, par sa réponse de foi, Marie récapitule les drames et les joies de toutes celles qui ont bénéficié de la bonté du Seigneur Dieu et qui ont permis à la vraie vie de se répandre, depuis Sarah, l’épouse d’Abraham, jusqu’à Élisabeth, la femme stérile rendue à la joie. La vraie vie est paix et la paix est combat. « On n’est pas mère par la matrice, on l’est par l’esprit et le visage ouvert. Pas de maternité qui ne reçoive, grâce à un seul enfant, le monde entier comme un enfant, et ne pose sur lui les gestes arrondis de la chaleur, de la nourriture, de la sollicitude. Pas de maternité sans le vœu ardent de la paix, parce que chaque violence commise dans le monde meurtrit sa chair profonde, et inscrit d’irrémédiables blessures. […] Marie est la révolte contre le jeu des instincts et l’habitude de la guerre. Un amour qui tolèrerait ou commanderait la haine et sortirait ses griffes serait hostile même à l’enfant qu’il prétend chérir. Ce sentiment règne seul ou ne règne pas. Par nature il est infini et total. » (France Quéré, 1996) (Gérard Billon, curé)
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