Paroisse Saint-Philbert-en-Noirmoutier
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Concile de Nicée, conférence 20 mai

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Homélie du dimanche

Bulletin Le Noroît

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Pierre et Paul.

Nous venons de chanter : “De toutes mes frayeurs le Seigneur me délivre” alors qu’aujourd”hui nous fêtons Pierre et Paul les 2 piliers de l’Eglise de Jésus-Christ.

Si vous voulez bien, nous allons voir ensemble que c’est leur vie toute entière qui enseigne que c’est le Seigneur qui nous délivre de nos peurs. Nous verrons d’abord qu’ils ont chacun vécu dans la crainte jusqu’à ce qu’ils se découvrent aimés de Jésus puis ensuite nous verrons la profondeur de la paix qui les habite. Ils ont d’abord vécus dans la crainte : Pierre est un homme qui est conduit par ses émotions, cela apparaît lors de la “Transfiguration” de Jésus, il veut dresser les tentes pour conserver cet instant heureux, ou bien lorsque Pierre témoigne de la divinité de Jésus comme nous l’avons entendu dans l’évangile pour que quelques versets plus loin contredire Jésus, ce qui lui vaudra une sévère réplique ; ou bien encore, lorsqu’il affirme avec force sa fidélité jusqu’à sa mort, avant de renier Jésus quelques heures plus tard. A suivre les errements de ses émotions Pierre finit par se perdre lui-même : “et il pleura amèrement”.

Paul, c’est l’opposé de Pierre, sa boussole à lui, c’est la loi ! Mais à cette loi, Paul donne un caractère absolu et alors son action n’apporte que persécution et mort. L’un comme l’autre laisse son tempérament le conduire, jusqu’à ce qu’il se découvre personnellement aimé par Jésus. Pierre mettra plusieurs années avant de faire cette découverte. Sur les bords du lac de Tibériade : “Pierre m’aimes-tu ? ” et Pierre répond “Seigneur tu sais tout, tu sais bien que je t’aime”. Pour Paul la découverte est fulgurante : Paul interroge : ” Qui es-tu Seigneur” et Jésus répond “je suis celui que tu persécutes”.

Ils ont chacun une manière particulière de découvrir l’amour de Jésus pour eux, mais pour aboutir au même résultat. La relation avec Jésus devient le centre, le cœur de leur vie… et une paix profonde vient les habiter. L’évènement de l’évasion de Pierre dont nous avons entendu les détails dans la 1ère lecture se situe environ 10 ans après sa rencontre avec Jésus. Pierre est emprisonné, menacé de mort, mais il est en paix, il dort, il dort si profondément que l’ange doit le “frapper sur le côté”  pour le réveiller, nous dit le texte. Dans la 2ème lecture, voici Paul environ 30 ans après sa rencontre avec Jésus, et le “moment de son départ est venu” il va être décapité prochainement, il est lui aussi en paix, il regarde le chemin parcouru, et voit que c’est Son Seigneur qui lui a donné la force d’accomplir sa mission. Il sait que Jésus le fera entrer dans son “Royaume céleste”. Ce n’est pas une récompense, c’est la conséquence de leur amour mutuel. Pierre et Paul sont profondément en paix car ils savent désormais qui ils sont et où ils vont. Si dans un premier temps vivre leur tempérament a été la seule boussole de leur vie, après qu’ils se soient découverts aimés de Jésus, ces mêmes tempéraments se sont mis au service de son amour. Pierre et Paul sont devenus les pierres vivantes sur lesquelles Jésus a bâti son Eglise. Son Eglise qui est constituée de chacun de ceux qui découvrent l’amour de Jésus pour eux et qui décident de l’aimer à leur tour ! C’est pourquoi la puissance de la mort ne l’emportera pas, car tout amour qui sera lié sur la terre, sera lié dans les cieux.

Si vous avez le sentiment de ne jamais avoir ressenti l’amour de Jésus pour vous, vous pouvez dire qu Seigneur “J’attendrai aussi longtemps qu’il le faut et si tu ne viens pas, que ta volonté soit faite… Alors étrangement vous découvrirez que lorsque l’on est dans cet état d’esprit, il vient !

 
 
 
 
 
Trinité : Dieu notre Père

Dans d’autres pays, d’autres cultures que la nôtre, Dieu est un mot qui recouvre diverses réalités, diverses forces qui traversent notre monde : l’amour, la joie, la guerre, la justice, la sagesse etc. Comme ces forces sont multiples, on les a réparti sur plusieurs divinités.

Les anciens gaulois redoutaient que le ciel leur tombe sur la terre. On s’étonnait de ne pas mourir sur place devant la foudre de Bélénos – ou de Jupiter ou de Odin. Nous, nous nous étonnons non pas de la foudre mais de l’amour divin.

À la suite des Juifs, nous disons, nous les chrétiens, qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Immense, infini, incompréhensible. Mais, devant lui, on ne baisse pas la tête de honte et de peur. On ne redoute pas je ne sais quel châtiment. Devant lui, nous nous étonnons que lui, le « Tout-Puissant » si grand, si haut, si loin, ait désiré être appelé « Père » et que sa vérité est d’être « notre Père ».

Un Père qui bénit et qui jamais ne maudit.

Les prophètes et les poètes d’Israël nous y avaient préparé. Jésus, si je puis dire, nous l’a parlé par tout son être. L’Esprit nous en fait ressouvenir. En Jésus, Dieu est venu au-devant des êtres humains, prenant le risque de se mêler à nous, écouté par les uns, moqué par d’autres et mis à mort par certains. Pour savoir qui est Dieu, il suffit de nous tourner vers Jésus. Dieu « notre Père » l’a appelé « mon fils bien-aimé ». Il l’appelle encore « mon Fils » et ce Fils est tout près de lui… tout étant près de nous par l’Esprit de sainteté.

Nous sommes les frères et les sœurs de ce Fils bien aimé. Notre espérance, guidée par l’Esprit saint, est le rencontrer un jour de visu, au-delà de la mort. Cette rencontre sera entrée dans le mouvement d’amour, de joie, de justice, de sagesse infinie.

L’entrée dans le mouvement divin d’amour, de joie, de justice, de sagesse est possible dès maintenant. Par l’Esprit saint, lors de notre baptême et de notre confirmation, tout cela est déjà répandu en nos cœurs. Ce qui nous permet de tenir dans les détresses et épreuves qui sont les nôtres – entre nations, entre personnes d’une même famille, dans les blessures infligées à la création, dans les projets de loi sur l’aide à mourir.

Les mutations sociales ou politiques nous effraient. Peut-être que, comme les bouleversements de la fin du monde évoqués une fois ou l’autre par Jésus et que nous retenons grâce à l’Esprit, ce sont les signes annonciateurs du bel été qui se prépare – je ne parle pas de météorologie mais du bel été de l’Église, tout habillée des habits neufs de l’Évangile. Afin que les enfants des humains puissent jouer en paix avec l’Esprit Saint qui fait les délices et de Notre Père des cieux et, sur terre, de nous-même et de nos frères et nos sœurs d’autres pays, d’autres cultures. (Gérard Billon)

 

 
Pentecôte : entendre les merveilles de Dieu

Au début, les apôtres, Marie, des proches de la famille et quelques disciples sont réunis « tous ensemble ». Ils sont divers mais ils forment un groupe, un corps. Quelle est leur unité ? Elle a une double face. Un : Le lien que Jésus a avec chacun. Deux : l’attente de l’Esprit saint.

L’Esprit-saint est venu. L’attente se reporte maintenant sur la fin de temps. Sur l’espérance de voir un jour celui qui réalise notre unité dans l’amour qu’il espère : le Christ.

Nous espérons la venue du Christ et, dans cette attente, le Christ espère que vivions dans l’amour. Amour pour lui, amour pour les autres : pour un disciple, « c’est tout un ».

Comme signe de l’unité, il y a, dans l’événement Pentecôte, le fait de comprendre, de se comprendre : « tous nous les entendons parler dans nos langues les merveilles de Dieu ». L’Esprit-saint donne aux apôtres de se risquer à parler une autre langue que la leur. Ce qui compte c’et que ceux et celles auxquels on s’adresse comprennent les merveilles de Dieu – et à commenter par son amitié pour les hommes cristallisée en son Fils Jésus. Le récit de la pentecôte résume l’histoire de l’Église : au début on parlait la langue de Jésus, l’araméen et on lisait la Bible dans la langue sacrée, l’hébreu. Les Grecs comprenaient-ils l’araméen et l’hébreu ? Certains oui – un petit nombre. Alors les merveilles de Dieu ont été dites en grec. Les romains comprenaient-ils le grec ? Certains oui – un petit nombre. Alors les merveilles de Dieu ont été dites en latin, en arménien, en éthiopien… et puis après, l’Évangile a été parlé en allemand, en anglais, en français…

L’Église a pour ambition de permettre à ceux et celles qui ne parlent pas sa langue de comprendre dans leur langue, dans leur culture, les merveilles de Dieu. Notre unité est dans cet effort, cette tension : raconter les merveilles de Dieu.

Dans ces merveilles, il y a le salut que Dieu met en œuvre depuis que l’être humain lui tourne le dos, prisonnier de lui-même. Il y a la libération qu’il offre par ses prophètes et ses commandements. Il y a le don de son Fils. Il y a l’amour mutuel qu’il désire mais qu’il ne peut imposer – il y va de notre liberté.

Entendre les merveilles, c’est les comprendre, les recueillir, s’en laisser transformer, devenir un être libre, heureux, sauvé, aimant et fraternel.

Entendre les merveilles transforme le corps de ceux et celles qui pensent connaître Jésus en un corps éclaté. L’Église est un corps éclaté, ouvert à la diversité des langues, désireux d’apprendre d’autres langues, d’autres cultures, d’autres traditions.

Ce matin, la liturgie raconte notre naissance. Le souffle va venir sur les offrandes et sur notre assemblée dans la prière eucharistique. Nous, en réponse, nous chanterons Merci et puis, surtout, nous le vivrons ce Merci, en dehors de ces murs, auprès des païens, nos frères, nos sœurs. Ils ne savent pas encore quelle joie ce sera d’entendre les merveilles de Dieu.

 

7e dimanche de Pâques : Unis entre nous car unis au Christ qui est uni au Père

L’évangile est centré sur l’unité entre Dieu le Père et Jésus son Fils de Dieu. Nous pourrions nous arrêtons à contempler cette unité – que je vais appeler « unité de cœur ». Mais le texte rebondit par l’unité entre Jésus et les disciples – avec les répercussions que cela entraîne. Pour comprendre cela,  nous allons nous tourner vers l’unité vécue par Étienne, le premier chrétien assassiné à cause de l’Évangile.

Unité n’est pas fusion et elle est plus que l’accord des différences, des singularités. Comment le Père aime-t-il son fils ? Non pas en le gardant très de lui, mais en l’envoyant dans le monde. Comment Jésus est-il uni à son Père ? En faisant sa volonté. Comment sommes-nous unis à Jésus ? en gardant ses commandements… Ce qui fait l’unité, c’est l’objectif, l’horizon, le but à atteindre, le mouvement qui va de Dieu au monde par le Fils et nous-mêmes.

Quelle est la volonté de Dieu ? Que le monde soit sauvé. Quels sont commandements laissés par Jésus ? Nous aimer les uns les autres, comme lui nous a aimés. L’objectif, l’horizon, le but est amour, salut, santé, paix, joie, liberté. Quoiqu’il nous en coûte.

Parce que çà coûte. Jésus en est mort. Étienne en meurt. Uni au Christ « debout à la droite de Dieu », il lui remet sa vie, sa mort. Sa dernière pensée est pour le salut de ceux et celles qui le tuent.

La présence du « Fils de l’homme » crucifié tout près de Dieu, tout près du cœur de Dieu, lui donne force intérieure. L’Esprit de Jésus est passé en lui. Étienne est traversé de deux mouvements qui l’unissent au Christ d’une part, à ses bourreaux, ses frères, de l’autre.

Premier mouvement : il remet son esprit – aussi bien son souffle que l’Esprit saint. On a là l’écho des dernières paroles de Jésus en croix (« Père, entre tes mains, je remets mon esprit »). Or Étienne ne remet pas son esprit au Père car il n’est pas Jésus. Il le remet à Jésus car celui-ci est désormais l’intermédiaire obligé entre le ciel et la terre, entre Dieu et les humains. Jésus l’est pour avoir été blessé dans sa chair par ce que notre humanité a de pire : la haine. Parce qu’il sait le prix de la haine, Jésus peut entendre toute prière et soutenir toute victime. Il entend et reçoit la prière d’Étienne. Il présente nos prières à Dieu son Père. Ainsi se tisse l’unité : « toi en moi / moi en toi / eux en moi ».

Deuxième mouvement : Étienne ne dit pas à ses frères qui le mettent à mort : « je vous pardonne ». Il s’en remet à Jésus crucifié, lequel s’en était remis à son Père – signe d’unité entre le Père et le Fils. Étienne prie Jésus : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché ». Au moment de mourir, Étienne a en tête d’abord la vie éternelle de ses meurtriers. Il est uni à eux.

Nous savons que le Seigneur Jésus l’a entendu. Parmi le groupe des assassins, il y un jeune homme nommé Saul. C’est le futur saint Paul que Jésus le Christ, Jésus le Fils ira chercher sur la route de Damas.

Nous, nous avons à offrir notre vie. Unis au Christ crucifié debout à la droite de Dieu. Unis à ceux et celles qui nous font du mal et que nous essayons d’aimer. Ne serait-ce qu’en priant le Christ pour qu’ils vivent ! (Gérard Billon)