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1er dimanche de l’Avent

Le prophète partage un espoir qui est celui de beaucoup de peuples : la fin de la guerre, un temps de paix. Une paix totale comme en rêve : le métal des épées (qui servent à attaquer et se défendre devenues inutiles) servira à forger des socs de charrue pour labourer le sol et permettre semailles et récoltes. Ce sera la fin des famines, plus la peine de se préoccuper de ce qu’on va manger le lendemain.

Dans l’Évangile ce rêve devient promesse et l’espoir, espérance. À la fin de temps – parce que tout a une fin, même si on en ignore le moment – Le « Fils de l’homme », c’est-à-dire Jésus-Christ vivant, glorieux, lumineux tel un soleil, viendra mettre fin au désordre de notre monde.

Christ est vivant pour l’éternité depuis le matin de Pâques. Et, depuis Pâques, nous attendons la réalisation de cette promesse. Nous l’espérons. Cette espérance, St Paul la compare au lever du jour : « La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche ». Nous avons tout vu le jour se lever. Ce matin, le soleil s’est levé à 8h33. Mais sa lumière a été visible bien avant, de façon progressive – ce qu’on appelle l’aube. La lumière qui vient d’un soleil que l’on ne voit pas encore dissipe l’obscurité et permet de discerner les choses. La beauté apparaît, mais aussi les lieux où s’accumulent les saletés, résultat de désordres, d’excès, d’incapacités à gérer nos biens mais aussi nous-mêmes. La nuit cachait tout cela. Pour vivre heureux en plein jour il faut du nettoyage.

Le tri et nettoyage de nos vies sont possibles grâce à la lumière de l’aube qui vient du Christ-soleil. Il est encore invisible mais il nous a laissé sa promesse. Préparons-nous à l’accueillir. Il viendra, aussi sûr que notre univers a une fin ! Sa promesse est la lumière qui précède jour.

Sa promesse prend appui sur sa venue autrefois, ce temps entre sa Nativité et sa Résurrection. Notre espérance commence avec la décision de Dieu de naître parmi les pauvres et les rejetés de Bethléem.

Sa promesse se réalise dans l’annonce du Royaume des cieux. Elle tourne nos regards vers l’horizon où le Christ va apparaître. Contrairement au soleil de ce matin, nous ne savons pas quand. Autant que tout soit nickel, que tout soit prêt à briller de sa pleine lumière quand il viendra.

Entre la venue d’autrefois et la venue à venir, notre espérance repose sur une venue présente, actuelle. Elle se réalise dans notre rassemblement du dimanche. C’est déjà le Christ des derniers temps qui vient à nous. Au cœur de la prière eucharistique, n’allons-nous pas chanter le mystère de la foi : « Gloire à toi qui était mort, gloire à toi qui es vivant, notre sauveur et notre Dieu, Viens, Seigneur Jésus ! »

Il est venu, c’est ce que nous fêtons à Noël. Il viendra, c’est ce que nous fêterons à la fin des temps, selon sa promesse. Il vient, il est là, il se donne à nous c’est ce que nous fêtons ce matin. (Gérard Billon)

 

34e dimanche : le Christ Roi

Nous fêtons aujourd’hui le Christ Roi, mais Jésus n’est pas le roi d’une nation, Il est le Roi de l’univers, Il ne règne pas par la force, Il règne par l’amour. Il fait l’unité du monde car il est totalement Dieu et totalement homme et il fait de chaque homme, non des sujets mais des Rois, des Rois capables de s’ouvrir à l’amour, car c’est par l’amour que l’ensemble de la création s’unit.

  1. Comment Jésus fait l’unité entre l’homme et Dieu ?
  2.  Le chemin d’amour qui fait de chacun de nous des Rois ?

Tout d’abord constatons qu’il est véritablement un homme, il a un corps et son âme se manifeste par : son intelligence, ses sentiments, sa mémoire, sa volonté que les évangiles nous montrent tout au long de sa vie ? Lors de sa passion, Jésus dit : ” Mon âme est triste à mourir”  soulignant ainsi que son âme n’est pas le tout de son être, sinon il aurait dit : “Je suis triste à mourir”! En effet, plus profond que son âme, au plus intime de son être il y a son “esprit”. A la différence de l’âme, “l’esprit” est stable, il n’est pas influencé par les évènements du monde. C’est l’image de Dieu imprimée en l’homme Jésus, c’est le lieu de sa relation d’amour avec son Père. Corps, âme, esprit, Jésus est totalement un homme, mais la relation de Jésus avec l’amour de son Père n’ayant jamais, absolument jamais connu l’ombre d’un refus, n’ayant jamais connu le péché, l’amour de son Père a pu prendre en Jésus toute la place. Ainsi Jésus est vrai homme et vrai Dieu. En Jésus, Dieu se donne à voir car “il est l’image du Dieu invisible” nous dit st Paul dans la 2éme lecture.

C’est en laissant l’amour de son Père vivre en Lui que Jésus fait l’unité entre l’homme et Dieu.

Alors quel est le chemin qui fait de chacun de nous des Rois ? Souvent notre “esprit” au lieu de s’orienter vers l’amour de Dieu, choisit de ne compter que sur les forces de l’âme. Et c’est ce que font ceux qui regardent Jésus en croix, ils mettent Jésus au défi de se manifester comme un roi qui aurait en lui la force de se sauver et de sauver les autres. “Si tu est le Messie, sauve-toi toi-même et nous avec toi” mais Jésus reste silencieux, Il se souvient certainement des 3 tentations au désert par lesquelles le démon cherchait à le séparer de son Père. C’est alors que l’autre malfaiteur voit en Jésus un innocent de toute violence : “il n’a rien fait de mal”, il voit en Lui un Roi, un Roi d’un autre royaume. Il lui dit : “Souviens-toi de moi lorsque tu viendras inaugurer ton règne”. Alors Jésus avec toute l’autorité d”un Roi, lui répond :”Amen, je te le dis, aujourd’hui même, avec moi, tu seras dans le Paradis”. De cet homme, Jésus ne fait pas un sujet, mais bien au contraire il l’élève, il lui donne la même dignité que celle qui l’habite “avec moi” tu seras dans le Royaume, tu seras “roi” car toi aussi tu as accepté de t’ouvrir à l’amour.

En conclusion, et en cette fin d’année liturgique, nous pouvons dire qu’en vivant uniquement de l’amour de Dieu, nous devenons la porte d’entrée de l’amour de Dieu dans l’univers, nous devenons des acteurs du projet de Dieu de tout unir. Ce chemin commence à notre baptême par lequel nous disons OUI à son amour.

Henri MIAILHE Diacre.

 

33e dimanche : Persévérer dans l’attente du Jour du Seigneur

 En notre période de violence, l’Évangile indique ce qui nous soutient le plus : la confiance en Dieu. Pour faire ressortir cela, le prophète Malachie et Jésus commencent par dessiner un monde plein d’images violentes, guerres, catastrophes et conflits. Images pour annoncer ce à quoi certains ne croient plus : la justice pour tous et la paix intérieure pour chacun. Le jour de Seigneur – c’est-à-dire la venue du Christ à la fin des temps – brûlera ce qui doit l’être et pansera les blessures de ceux et celles qui servent le Seigneur. Telle est notre espérance.

Nous servons le Seigneur et des millions d’autres avec nous. Servir le Seigneur, c’est le remercier et demander son aide. Il y a tant à faire ! En ces jours sont fêtés à Rome les pauvres, les associations caritatives, nos tentatives de fraternité. En cette année du Jubilé de l’Espérance, on a là le rappel que Dieu a pris le visage d’un pauvre.

Là-dessus, Jésus envisage la destruction du temple. Pourquoi ? Parce que cette institution, cœur vital de la religion, est sclérosée. Les actes cultuels, les « choses à faire », ont recouvert la foi. Nous l’avons entendu dimanche dernier : les offrandes sont vidées de leur sens, le service rendu à Dieu et à nos frères fonctionne à perte.

Il faut faire craquer la carapace pour que le service de Dieu et des frères puisse revivre, pour que la foi en nous soit guérie… Dans un cri d’alerte – avec des images qui frappent – Jésus donne un nom à ce qui permet les guérisons et la paix du cœur : la persévérance. Le cri d’alerte de Dieu qui vient jusqu’à nous par le prophète Malachie et en Jésus, est le cri d’un Dieu déçu : il arrive aux croyants d’oublier le noyau de l’Évangile.

Le « soleil de justice » qui peut guérir, c’est Jésus crucifié. Lui, l’homme « juste » par excellence, connaît l’annonce fraternelle, les moqueries qui en résultent, l’iniquité des pouvoirs religieux. Il connaît la mort. La vie. Car la persévérance est un autre nom de la foi. Elle se dévoile à Gethsémani et nous est donnée comme aliment dans l’eucharistie.

Que le « soleil de justice » illumine les pauvres et les victimes de la violence. Qu’il illumine même ceux et celles que le prophète appelle les « arrogants », c’est-à-dire ceux et celles qui, voyant les malheurs du temps, se considèrent plus clairvoyants que quiconque, annoncent les pires catastrophes et jouent sur nos peurs. Ils ne croient pas en Jésus, ils l’utilisent. Croire en Jésus c’est, au milieu de tous les tourments, se laisser porter par lui, le Fils aimé du Père, se laisser envelopper par sa parole et sa sagesse et s’y tenir – et tant pis si on s’y tient pas bien !

Notre monde craquera dans la douleur. Mais afin d’enfanter le Jour du Seigneur, le jour où le Christ viendra. Telle est notre espérance. L’indifférence sera brûlée ainsi que les moqueries et les persécutions. Notre propre médiocrité disparaîtra dans le vent. Nos blessures seront guéries. Je parle au futur,  je devrais parler au présent. Quel jour sommes-nous ? Dimanche, jour du Seigneur ! L’avenir est là dans le Christ qui s’offre à nous. Il brûle. Il guérit. (Gérard Billon)