Paroisse Saint-Philbert-en-Noirmoutier
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15-16 nov. Visite de Mgr Jacolin

17 novembre : Collecte du Secours Catholique

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Homélie du dimanche

Bulletin Le Noroît

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32e dimanche ordinaire : la valeur du peu

La liturgie de ce dimanche nous propose deux veuves en exemple. Une veuve païenne, celle de Sarepta, qui accueille Élie. Une veuve croyante, juive, celle remarquée par Jésus au milieu de la foule, alors que tous les autres la négligent. Nous n’avons pas le nom de la veuve de Sarepta, ni de celle du temple de Jérusalem. Anonymes, comme beaucoup de nous, anonymes remarquées par Dieu…

Parenthèse : Jésus est dur pour les gens religieux de son époque. Il dit « qu’ils dévorent le bien des veuves ». L’on peut penser que la veuve du temple qui donne tout ce qu’elle a est comme poussée à le faire par la pression sociale de ces personnes qui se veulent généreuses avec Dieu. Ils en rajoutent dans les prières, dans les offrandes. Qu’ils prient beaucoup, qu’ils donnent beaucoup en soi, c’est bien. Mais… ils le font de telle manière que cela pèse sur les plus faibles : « Allez, il faut prier plus, il faut donner plus… c’est possible, nous on le fait… » Valeur d’une prière contrainte : nulle. Valeur d’une prière qui veut se donner en exemple : nulle. Fin de la parenthèse.

La veuve de Sarepta a permis au prophète Élie de survivre. Elle a donné de sa pauvreté pour un étranger qu’elle ne connaissait pas. C’est pas grand’chose. Mais pas grand’chose, c’est mieux que rien quand c’est donné du fond du cœur. Avec ses deux petites pièces, la veuve du temple a donné un presque rien. Elle a pris sur elle-même. Mieux, elle ne s’est pas déchargée de sa minuscule participation à la solidarité des croyants pour le fonctionnement du lieu où Dieu est honoré. Solidaire, oui. À sa mesure. Et donc fraternelle.

À quoi bon donner ? À la quête, aux associations. À quoi bon signer des pétitions ? Devant les besoins de nos sociétés et les problèmes du monde, on a parfois l’impression que ce qu’on fait c’est rien ou presque. À quoi bon ? Dimanche prochain, c’est le Secours catholique qui va sonner à notre porte-monnaie…

La veuve de Sarepta, la veuve du temple sont des modèles d’accueil pour l’une, de solidarité pour l’autre, de fraternité pour toutes deux, d’amitié et de piété. Des modèles d’amour. Un peu d’eau et de pain, pris sur le nécessaire.

Deuxième parenthèse : nous allons offrir à Dieu un peu d’eau et de vin. Pris sur le nécessaire ? C’est presque rien. Et, en retour, par générosité divine, nous allons recevoir le corps du Christ, sa vie, son sang, sa chaleur, son amitié. Nous donnons peu. Nous recevons beaucoup. Fin de la parenthèse.

La veuve du temple a donné deux petites pièces, victime de la pression religieuse. Exactement comme Jésus a donné sa vie sur la croix, victime d’une real-politique. Vie donnée en offrande. Ni l’offrande d’une vie, ni le don de deux petits pièces, ni le cadeau d’un peu de pain, d’un peu de temps, ni le temps que nous passons à nous démener, nuits trop courtes, jours pas assez longs, ne sont raisonnables. Mais c’est un monde nouveau, le Royaume de Dieu. (Gérard Billon)

 

 

31ème dimanche de temps ordinaire : notre grandeur

Les lectures que nous venons d’entendre nous concernent directement, car elles nous disent toute notre grandeur. Oui je dis bien notre grandeur! Peut-être cela vous surprend t-il tant nous avons conscience de nos limites. Et pourtant chacun de nous est grand. Pourquoi ? Parce que chacun de nous est aimé de Dieu. Parce que chacun de nous peut répondre à cet amour. C’est Jésus qui nous a fait comprendre que nous avons été créés pour entrer dans la relation d’amour mutuel, dans la communion que Dieu propose.

– aimer c’est d’abord écouter pour nous permettre de faire l’expérience d’être aimé.

– Puis ensuite c’est décider d’aller vers le prochain en étant accompagné par la grâce de Dieu.

Aimer c’est d’abord écouter :

– C’est le chemin que Moïse propose au peuple d’Israël : “Israël tu écouteras” avons-nous entendu !

C’est aujourd’hui encore la prière quotidienne des juifs, celle que l’on appelle : “Schema Israël” Ecoute Israël !

Ecouter c’est déjà s’ouvrir à l’autre. C’est aussi manifester l’importance qu’on lui accorde. Lorsqu’un ami vous raconte ses vacances, souvent cela fait jaillir en nous souvenir et l’on dit : ah oui cela me rappelle lorsque nous aussi nous étions en vacances… dans ce cas ce n’est pas l’ami que l’on écoute, c’est simplement soi-même. Ecouter c’est déjà commencer à accueillir l’amour qui vient. Et ceci jusqu’au moment où l’on se laisse toucher intérieurement par l’amour, jusqu’au moment où nous faisons l’expérience concrète de cet amour. Et la manière dont nous pouvons faire l’expérience de cet amour est aussi variée qu’il y a d’êtres humains sur cette terre. Parfois c’est une parole, une simple parole parmi le déluge de mots de la Bible. Parfois c’est un acte d’amour incompréhensible reçu d’un ami, d’un parent ou d’un inconnu. Parfois c’est l’occasion d’un sacrement de l’Eglise. Parfois, il n’y a aucun évènement particulier, c’est une évidence de toujours dont nous prenons conscience un jour. Quoiqu’il en soit c’est l’expérience, l’expérience de l’amour de Dieu qui fonde notre OUI à son amour. Alors, nous pouvons décider d’aimer à notre tour, non par nos propres forces, mais en comptant sur la grâce de Dieu.

Décider d’aimer : en effet aimer n’est pas un sentiment, aimer est une décision. une décision  de sortir de soi pour aller vers l’autre, une décision d’accepter l’aventure d’une relation pleine de surprises. Mais pour aimer, si nous comptons uniquement sur nos forces, c’est malheureusement souvent une contrefaçon de l’amour que nous délivrons : amour captatif, castrateur, dévorant ! Mais aussi parfois nous méprisons cet amour en le qualifiant de mièvrerie, de vertu molle ne méritant même pas le respect. Pour aimer véritablement notre prochain nous avons à nous souvenir que nous sommes nous-mêmes aimés, nous venons de le voir, mais aussi nous avons à demander à Dieu sa grâce ! Le commandement de l’amour : “Tu aimeras Dieu et ton prochain” est la promesse de Dieu de venir au secours de notre capacité à aimer. C’est Lui qui nous aide à être créatif dans notre manière d’aimer. C’est Lui encore qui nous ouvre à l’altérité. L’altérité cette aptitude à vivre la différence que ce soit dans notre vie affective par exemple ou encore dans l’accueil de l’étranger. C’est Lui toujours qui nous dit que l’amour dépasse la relation de personne à personne et s’inscrit aussi dans le cadre de la vie publique.

En conclusion, nous pouvons dire : “S’il me manque l’amour, je ne suis rien !”  pour reprendre Saint-Paul. Mais lorsque nous vivons l’amour, alors notre grandeur devient éclatante, nous vivons la même vie que Dieu.

Demandons au Seigneur de nous aider à aimer, car “il n’y a pas d’autres solutions que d’aimer” pour reprendre le titre d’un livre récent de Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Arras. (Henri MIAILHE, diacre)

 

TOUSSAINT : “enfants de Dieu”

Le royaume des cieux appartient aux « enfants de Dieu ». Il appartient aux « pauvres de cœur » et aux « persécutés pour la justice ». Il appartient donc à Jésus, le premier de nous à être pauvre de cœur et persécuté pour la justice. Ce matin, assis sur une colline, il nous indique le chemin.

Le Royaume des cieux est là offert aux bons croyants, aux mal croyants, aux non croyants. La pauvreté du cœur que Jésus a vécu au plus haut point et qu’il nous indique ce matin ne dépend ni de nos mérites ni de nos actes de piété… Elle est l’apanage des enfants, des poètes, des sages et des saints, de tous ceux et celles qui sont appelés « enfants de Dieu » et qui le demeurent malgré les persécutions, les ambitions, les crispations, les jalousies et les rancœurs qui, parfois, nous traversent.

Nous habitons le royaume des cieux et nous sommes « enfants de Dieu », mais des enfants insatisfaits. Insatisfaits par le manque de justice, de paix, d’amitié. On a le choix : se laisser couler ou retrousser nos manches pour devenir ce que nous sommes aux yeux de Dieu : artisans de paix et de joie, offrant ou recevant le pardon, doux et humbles… Comme Jésus.

Et voilà qu’au cœur même de notre identité d’enfants de Dieu, apparaît une autre insatisfaction : Dieu reste caché. Dans l’attente du face à face ultime, de l’éblouissement infini, de la venue de Jésus Christ à la fin des temps.

Ceux que nous appelons les « saints » sont ceux et celles qui ont espéré cette venue, cette plongée dans la sainteté divine dont notre baptême est la première étape. Ils sont « saints » car Dieu est « saint » et ils sont rendus semblable à lui. Ils le voient tel qu’il est.

Nous le verrons tel qu’il est. Pour l’instant, il reste caché. Mais son Esprit nous enveloppe. Il configure la pauvreté de notre cœur. Il creuse en nous la soif et la faim de justice. (Gérard Billon)