éditorial juin 2025 : Le coeur de Jésus
Du 27 au 29 juin, se déroulent à Paray-le-Monial les célébrations de clôture du Jubilé du Sacré-Cœur. Il y a 350 ans, de 1673 à 1675, à Paray-le-Monial en Bourgogne, sœur Marguerite-Marie, religieuse de la Visitation, a été témoin d’apparitions du Cœur de Jésus, un cœur brûlant d’amour qui, en retour, ne reçoit qu’ingratitude. Le « Sacré-Cœur » est vite devenu objet de dévotion et notre paroisse lui a été consacrée en 1901 et en 2016. La dévotion est gratitude. Elle est plus que cela. Elle est décision de se glisser dans le sillage de l’amour de Dieu pour nous – dont l’Incarnation, si simple, si étonnante, est le premier modèle : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » dit saint Jean. Le Fils a aimé avec un cœur de chair. Pouvons-nous aimer le monde comme Dieu, en Jésus, l’a aimé ? Sans attendre de retour ? Un amour à cœur perdu ? Bien loin de nous replier sur nos actions et nos louanges, la spiritualité de l’Incarnation se déploie au grand air, dans le service des frères – en particulier les plus fragiles, les plus vulnérables. Il nous arrive de chanter : « si nous vivons au cœur du monde, nous vivons au cœur de Dieu. » Par expérience, nous pouvons penser que ce monde est sans cœur et notre humanité sans cordialité. C’est pourquoi Dieu prend à cœur leur salut. En Jésus-Christ, il s’est fait l’un de nous. Il a pris un cœur d’homme, sensible aux malades et aux laissés-pour-compte, inventif dans des paraboles qui dessinent le Royaume des cieux. Et qui a pardonné à ses juges et ses bourreaux. L’ingratitude serait de ne pas contempler ce cœur sacré ou pire, en le contemplant, d’hésiter à en suivre le mouvement vers le monde. . (Gérard Billon, curé) |