éditorial septembre 2025 : La prière d’espéranceDans le langage courant, « prier » c’est « demander ». De fait, la prière chrétienne est constituée de demandes. Le « Notre Père » les concentre en trois éléments : le pain, le pardon, l’éloignement du mal. Trois éléments où le soutien de Dieu est étroitement lié à notre engagement personnel. Par exemple, la demande de pardon à Dieu le père est imbriquée dans l’offre du pardon à nos frères et sœurs. D’une manière ou d’une autre, c’est le cas aussi pour le pain et la sortie du danger. En est-il de même pour la louange initiale, celle du Nom divin, fortement inspirée par la tradition juive ? Oui, puisque nous espérons une réalisation « sur la terre comme au ciel ». Les demandes seraient boiteuses s’il n’y avait pas la louange. La louange serait exaltation stérile si elle ne prenait pas en compte le réalisme des demandes. Le « merci » joyeux est conjoint à l’humble « prends pitié ». Le meilleur de la louange est la contemplation de la bonté de Dieu, maître de la création et ami des êtres humains. Puisqu’il est bon, alors nous pouvons lui confier nos peines, nos blessures intimes ou celles du monde en danger, en manque de pain ou d’amour. Il y a la prière personnelle. Il y a la prière communautaire. Personnelle, la prière du « Notre Père » n’est pas individuelle. Chaque personne se reconnaît membre du groupe chrétien. Et même quand le « Notre Père » est prononcé en privé et en silence, il rejoint la proclamation eucharistique. En Église. ( Gérard Billon, curé) |