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Bénédiction

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On dit que bénir, c’est « dire du bien » (latin bene-dicere). Qui ne souhaite le bien de son prochain ? Ce souhait est un visage de l’amour.

Après les avoir créés – créer, c’est faire venir à l’existence –, Dieu bénit les êtres vivants – il tisse avec eux une relation libre. Avec les humains la bénédiction se prolonge par une invitation à la fécondité et au soin de la terre, des animaux et des plantes (Genèse 1,28). Elle ouvre à la vie : fécondité, prolifération, harmonie, domination pacifique. Quand on prononce une bénédiction sur quelqu’un, on invoque Dieu. Les prêtres bénissent le peuple d’Israël en disant : « Que le Seigneur te bénisse et te garde !…” » (Nombres 6,23-24). En remerciement, l’être humain rend grâce pour les bienfaits accordés.

En contraste, la malédiction vient du péché, c’est-à-dire l’acte par lequel on se détourne de Dieu et de sa parole de bonheur. Or, dès la Genèse, la bénédiction divine qui doit s’étendre à touts nations par l’intermédiaire d’Abraham recouvre toutes les malédictions (Genèse 12,2-3), en particulier celle sur le sol nourricier (Genèse 3,17 ; 5,28 ; 8,21) ou sur Canaan, fils indigne (9,25). Elle s’accomplit totalement pour tous les croyants, juifs ou païens, grâce au Christ crucifié : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. » (Éphésiens 1,3).

Au début de l’évangile de Luc, c’est le premier mot d’un chant appelé depuis « cantique de Zacharie » : « Béni soit le Seigneur… » (Luc 1,67-79). Jean Baptiste a huit jours. Son père Zacharie qui avait été rendu muet (Luc 1,20) vient de retrouver la parole et répond à la question de ses voisins : « Que sera donc cet enfant ? » (v. 66). Son cantique comprend une bénédiction (v. 68-75) et une prophétie (v. 76-79). Zacharie bénit Dieu qui « a visité » son peuple, effet de son « amour » (v. 68 et 72). Il pressent – et nous savons qu’il a raison – la « visite » de « l’astre d’en haut », le Messie (v. 78). Alors, il prophétise : Jean va reprendre le flambeau des anciens prophètes et préparer la venue de ce Messie en disposant les cœurs à accueillir le salut « dans la justice et la sainteté ». Le cantique se termine sur l’image du soleil levant, signe de la fin des ténèbres et le début d’une ère nouvelle, lumineuse et pacifique.

Extrait de la lettre du Pape François, La foi suppliante (fiducia supplicans, 18 décembre 2023) :

15 « Que le Seigneur te bénisse et te garde. Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce. Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix » (Nb 6, 24-26). Cette « bénédiction sacerdotale » que nous trouvons dans l’Ancien Testament, plus précisément dans le livre des Nombres, a un caractère « descendant » puisqu’elle représente l’invocation de la bénédiction qui descend de Dieu sur l’homme : elle constitue l’un des plus anciens textes de bénédiction divine. Il y a ensuite un deuxième type de bénédiction que nous trouvons dans les pages bibliques, celle qui « monte » de la terre vers le ciel, vers Dieu. La bénédiction équivaut alors à louer, célébrer, remercier Dieu pour sa miséricorde et sa fidélité, pour les merveilles qu’il a créées et pour tout ce qui est arrivé par sa volonté : « Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être » (Ps 103,1).

16 A Dieu qui bénit, nous aussi, nous répondons par la bénédiction. Melkisédek, roi de Salem, bénit Abraham (cf. Gn 14, 19) ; Rébecca est bénie par sa famille juste avant de devenir la femme d’Isaac (cf. Gn 24, 60), qui à son tour bénit son fils Jacob (cf. Gn 27, 27). Jacob bénit Pharaon (cf. Gn 47, 10), ses petits-fils Éphraïm et Manassé (cf. Gn 48, 20) et ses douze fils (cf. Gn 49, 28). Moïse et Aaron bénissent la communauté (cf. Ex 39, 43 ; Lv 9, 22). Les chefs de famille bénissent leurs enfants lors des mariages, avant d’entreprendre un voyage, à l’approche de la mort. Ces bénédictions apparaissent ainsi comme un don surabondant et inconditionnel.

17 La bénédiction présente dans le Nouveau Testament conserve essentiellement la signification de l’Ancien Testament. Nous retrouvons le don divin qui « descend », l’action de grâce de l’homme qui « monte » et la bénédiction donnée par l’homme qui « s’étend » vers ses semblables. Zacharie, ayant retrouvé l’usage de la parole, bénit le Seigneur pour ses merveilles (cf. Lc 1, 64). Le vieillard Siméon, tenant dans ses bras le nouveau-né Jésus, bénit Dieu pour lui avoir accordé la grâce de contempler le Messie sauveur, puis il bénit également ses parents Marie et Joseph (cf. Lc 2, 34). Jésus bénit le Père, dans le célèbre hymne de louange et de jubilation qui lui est adressé : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange » (Mt 11,25).

18 Dans la continuité de l’Ancien Testament, la bénédiction en Jésus n’est pas seulement ascendante, se référant au Père, mais aussi descendante, répandue sur les autres comme un geste de grâce, de protection et de bonté. Jésus lui-même a mis en œuvre et encouragé cette pratique. Par exemple, il bénit les enfants : « Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains » (Mc 10,16). Et la vie terrestre de Jésus se terminera précisément par une dernière bénédiction réservée aux Onze, peu avant de monter vers le Père : « Et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel » (Lc24, 50-51). La dernière image de Jésus sur la terre, ce sont ses mains levées, en train de bénir.

19 Dans son mystère d’amour, à travers le Christ, Dieu communique à son Église le pouvoir de bénir. Accordée par Dieu à l’être humain et octroyée par lui à son prochain, la bénédiction se transforme en inclusion, en solidarité et en pacification. C’est un message positif de réconfort, de sollicitude et d’encouragement. La bénédiction exprime l’étreinte miséricordieuse de Dieu et la maternité de l’Église qui invite les fidèles à avoir les mêmes sentiments que Dieu envers leurs frères et sœurs. »

Auteur :Gérard Billon

2 Responses to "Bénédiction"

  1. Etienne Agnès Posté le 07/01/2024 à 15:38

    Merci pour cette remise en perspective par rapport aux Ecritures du sens du terme ” Bénédictions” ou plutôt des 2 sens descendant et ascendant..
    Comme mamie de 2 petites-filles non baptisées, il m’arrive souvent de les bénir quand nous visitons une église et racontons l’histoire des vitraux , ce qu’elles aiment beaucoup.
    En tant que maman d’un fils marié à son compagnon, je m’interroge sur la position des Evèques de l’ouest ( un peu rapide quand même) de ne pas bénir un couple mais des personnes….. alors que c’est l’histoire de ce couple où Dieu peut s’immiscer. qui demande à être soutenu dans son chemin d’Amour et de Fidélité…. À creuser sans doute…
    Nos enfants n’ont pas fini de nous étonner et m’ont fait quand à moi découvrir l’amour inconditionnel du Père…

    • Gérard Billon Posté le 27/01/2024 à 18:25

      Merci de votre témoignage. La bénédiction sur laquelle le pape, relayé par la Conférence épiscopale de France, attire l’attention est différente de la bénédiction nuptiale dans le cadre du mariage chrétien. Elle recouvre tout ce qui compte pour les personnes en question : une conjugalité vécue sous la lumière de l’Evangile, une vie familiale, une vie professionnelle etc.

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